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— J’ignorais ces réalités… balbutia Gontran atterré.

Il y eut un silence assez pénible, puis Mlle  de Saint-Armel reprit :

— J’ai été fiancée, monsieur, avec un jeune homme aussi charmant que vous le paraissez… Il m’a rendu ma parole… Et pourquoi ? parce que je ne voulais pas qu’il fumât ! Je déteste l’odeur du tabac, et…

— Ma sœur, je ne crois pas que ces détails intéressent beaucoup M.  Solvit…

— Je sais ce que je fais, mon frère.

— Je m’instruis, monsieur. murmura Gontran, pâle comme un linge.

— Les hommes, monsieur, sont des égoïstes, des êtres qui cherchent des victimes.

À ce moment, Armelle arrivait, suivie de son chien, et tenant par la main un bébé de trois ans qu’elle excitait à courir. Tous deux riaient. Elle parvint auprès du groupe que formaient sa famille et l’artiste.

— Nous avons couru… Jean est si amusant… Dis bonjour. Jean… Aussitôt qu’il m’a vue, il s’est élancé vers moi pour jouer.

— Toi… gentille, gazouilla l’enfant !

Mlle  de Saint-Armel remarqua sévèrement :

— Je t'ai mise en garde contre toute familiarité… cet enfant te tutoie…

— Oh ! ma tante… il est si petit… il ne sait pas…

— Il n’est jamais trop tôt pour apprendre le respect.

Gontran demanda :

— Vous aimez les bambins, madmeoiselle ?

— De tout mon cœur…