obéir ? poursuivit Vincente, curieuse et inquiète tout ensemble. Vous savez que monsieur a de belles relations, si vous avez besoin d’être aidée, il le ferait très volontiers.
— Non, Vincente, je vous remercie. Vous êtes une excellente créature que je n’oublierai pas. Je vous donnerai peut-être de mes nouvelles un jour, mais en attendant, priez bien pour moi… j’ai besoin de me sentir protégée par des cœurs bienveillants. Au revoir, bonne Vincente.
— Au revoir, Marie.
Puis Vincente se reprit soudain, et elle murmura, saisie par un respect qu’elle ne put définir, mais qui s’imprégna dans son ton et ses paroles :
— Au revoir, Madame.
Denise ne releva pas le mot et s’en alla.
Vincente rejoignit sa maîtresse et lui dit :
— Vous savez, Madame, notre cuisinière…
— Oui, eh bien ?
— C’était une dame…
— Comme cela ? elle vous l’a fait entendre ?
— Oh ! non, mais je l’ai pressenti tout d’un coup. Elle avait un air, un air, que je ne peux pas expliquer.
— Vous divaguez, Vincente.
— Madame verra… elle nous donnera de ses nouvelles quand elle ne souffrira plus… je l’ai deviné. Elle a du malheur, cette dame-là… et elle ne l’a pas mérité, j’en mettrais ma main au feu ! Ah ! c’est qu’on voit de drôles de choses au jour d’aujourd’hui.