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ÉPREUVES MATERNELLES

IV


Denise crut que pendant quelques Jours, la cousine Zode se repentait de ses méchancetés.

Paul, de son côté, semblait assez calme.

La jeune femme se demandait si elle devait se réjouir ou non de cet état de choses. Elle cherchait toujours l’ennemi tapi dans l’ombre.

Un après-midi, elle crut surprendre des signes d’entente entre le cousin et la cousine.

Paul avait son air sarcastique, celui qui annonçait un orage. Mais Denise essaya de repousser cette idée, se blâmant de toujours envisager des ennuis. Elle perdait l’optimisme de la jeunesse, et son esprit las, aspirait à vivre dans le calme.

Ce jour-là, alors que Paul Domanet était à ses affaires, la cousine Zode demanda que les enfants lui fussent confiés pour une promenade.

— Je serais si heureuse de m’en occuper… acheva-t-elle avec chaleur.

Denise eut peur. Jamais la cousine Zode n’avait eu une telle prévenance. Elle hésita, puis finalement, elle déclara :

— Je comptais prendre les enfants avec moi pour aller chez des petits amis.

Denise ayant trouvé subitement ce prétexte, ne l’avait pas énoncé fermement.

Madame Zode arbora sa façon la plus mutine, et levant l’index, elle dit suavement :

— C’est bien vrai, chère petite ?

Denise ne voulait pas plaisanter et quand Mme Zode prenait ces manières enfantines, cela lui déplaisait d’autant plus qu’elle savait par expérience, qu’elles dissimulaient un piège.

Elle répondit donc d’un ton sérieux :

— Pourquoi ne serait-ce pas vrai ?… vous savez que les petits Duchaunois attendent mes enfants tous les jours.

— Mon Dieu, je n’en doute pas, mais sachant que vous n’aimez pas que je m’occupe de vos enfants vous