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ÉPREUVES MATERNELLES

tion pour que les passants ne pussent s’en apercevoir.

Rappelant son sang-froid, elle remarqua seulement que les fenêtres étaient closes comme si la maison était complètement inhabitée.

Son mari avait-il donc quitté Paris ?

Il lui sembla entendre du bruit dans la loge et elle en fut surprise, puisque Paul Domanet avait congédié ses concierges.

Elle s’enhardit à frapper.

Puis, soudain, brusquement, elle se souvint que son mari avait fait fermer tout l’hôtel au moment où elle y vivait en recluse.

Alors, ce bruit qu’elle avait entendu était provoqué peut-être par son mari et elle allait se trouver en face de lui ?

Elle sentit que le sang se retirait de ses veines. Elle aurait voulu fuir, mais ne le pouvait pas.

La porte s’ouvrit.

Un inconnu s’inquiéta de ce qu’elle désirait et elle balbutia, soulagée et surprise :

— Je désirerais parler à M. Domanet.

M. Domanet a vendu l’hôtel et je ne sais pas son adresse.

Vendu l’hôtel ! Tous les chers souvenirs seraient donc dispersés ! Les chambres de ses chéris composées avec tant d’amour. Son boudoir coquet où elle se réfugiait pour trouver un peu de calme. Tout ce passé était détruit sans qu’on la consultât.

Cependant il fallait qu’elle répondît à cet homme qui attendait une explication.

— Vous ne savez pas si les enfants de M. Domanet sont avec lui ? Je suis leur ancienne gouvernante et j’aurais voulu les revoir, acheva-t-elle pour aller au-devant de l’étonnement du concierge.

— Je ne puis vous renseigner. Il faudrait que vous demandiez cela à mes maîtres. Pour le moment, ils sont en voyage. Vous pourriez leur écrire.

Il donna un nom que Denise connaissait bien comme étant de leurs relations.

L’homme ajouta :

— J’ai entendu dire que les enfants étaient auprès de leur mère, en Suisse. Cette dame va mieux, paraît-il, et vous comprenez, ça lui fait du bien à cette personne d’avoir cette gaieté près d’elle.