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l’exposition que nous avons interrompue. La manière d’envisager le présent, ce dont nous nous occuperons dans la prochaine leçon, mettra ce principe encore mieux à votre portée.

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TROISIÈME LEÇON.

Il serait maintenant convenable d’appliquer à notre temps et à la guerre que nous avons commencée, les propositions précédemment établies, afin de nous mettre à même de prononcer un jugement.

À mon avis on se trompe dangereusement des deux côtés : 1o on s’endort en rabaissant la force de caractère et les moyens de notre ennemi. Des misérables et des lâches font consister le patriotisme dans cette illusion mensongère.

2o On nous fait beaucoup espérer de ses intentions et de ses projets, on nous les représente sous un jour favorable, cet ennemi est même à les entendre comme soumis aux plans de la providence, plans aussi puérils que ces interprètes de la volonté divine. Envisagée sévèrement, cette consolation des lâches n’est qu’une preuve de dépravation et même un crime.