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bord de jouir de la liberté, de l’obtenir à tout prix, et s’il le faut d’en faire la conquête.

Si nous perdons la vie dans ce combat, nous la sacrifions pour le droit, et nos vœux sont alors exaucés ; car la vie temporelle est un combat pour la liberté. La vie proprement dite, la vie éternelle, ne peut se perdre, aucune puissance ne peut la donner ni la ravir : la mort est donc le libérateur, lorsque la vie temporelle ne peut nous rendre libre.

Retenez bien ces propositions telles qu’elles sont enchaînées, parce que nous en ferons usage plus tard.

Au contraire dans la manière vulgaire d’envisager la vie, on la regarde comme but en soi, non comme un moyen d’arriver à la moralité, non comme un moyen de se procurer la liberté, qui est la condition essentielle. La vie, si elle n’est ce moyen, n’a tout-à-fait aucun prix, elle n’est qu’une apparition trompeuse derrière laquelle on ne trouve rien. Ceux qui envisagent la vie de cette manière estiment le monde, par ce qui est absolument sans valeur, par le pur néant, et toutes leurs déterminations les jettent toujours dans ce même néant représenté sous d’autres formes.

5o  La vie temporelle est un combat pour la liberté, disons-nous ; on peut l’entendre de deux