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pas mis en doute, ni dans le commencement, ni pendant la durée de la guerre. On la supportera très-bien, l’ennemi maintiendra la discipline, ne fut-ce que pour son propre avantage… C’est avec de semblables paroles que les lâches se consolent entre eux. Arrive-t-il que l’ennemi se conduise autrement ? Il attire alors sur lui la haine générale : il a attaqué la propriété et la vie, ce qui mérite seulement qu’on se donne la peine de vivre.


Remarque générale.

Quand on part de maximes adoptées par la majorité des hommes, que l’on en tire des conclusions rigoureuses, pour leur montrer ce que doit être nécessairement leur vie, on excite la haine et l’opposition ; ils répondent par cette assertion que des faits doivent justifier : nous ne sommes pas aussi méchants que tu nous faits, au moins nous ne le sommes pas tous ni toujours. Ils ont raison ainsi que je l’ai dit, et voici comment. Leur vie n’est pas, tant s’en faut, généralement déterminée par des maximes fixes et une conscience intime, mais au contraire par l’influence obscure d’une raison instinctive, et cachée sous une enveloppe singulière, et telle que s’ils l’aperçoivent ils l’appellent préjugé d’un siècle de bar-