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rieur à l’existence de tout état politique ; ces propriétaires possèdent indépendamment de toutes les lois et ordonnances. Le pouvoir public est le serviteur des propriétaires qui le paient pour ce service.

Cette manière d’envisager l’état est assez généralement adoptée dans l’école de la sagesse. Elle se manifeste dans les doctrines suivantes : que les propriétaires fonciers proprement dits qui constituent la noblesse (adel, du mot suédois odal), sont les citoyens primitifs, les fondateurs de l’association politique, et que ceux qui viennent après doivent se contenter de ce que les premiers veulent bien céder de leurs droits. Elle se manifeste par la liberté, c’est-à-dire, l’anarchie dans l’industrie ; elle est exprimée par cette assertion : que l’église, l’école, le commerce, les corps de métier, et en général tout ce qui ne se rapporte pas aux lois civiles, ne sont point des établissemens de l’état, mais des établissemens particuliers dont on doit seulement faire la déclaration à l’état, parce qu’il est dans l’obligation de les protéger ; que celui-ci tomberait de lui-même, s’il n’y avait plus de voleurs, parce que tout le reste est hors de sa sphère. C’est ce qu’on entend souvent, et peut-être y en a-t-il parmi vous auxquels cette doctrine a été développée, comme on a soin de le