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la fin de Février 1813, Berlin était occupé par un faible corps de troupes françaises. Un homme déterminé conçut avec quelques jeunes gens dévoués le projet de détruire ce corps. Déjà la nuit de l’exécution était fixée. Un élève de Fichte ne pouvant supporter l’idée de tremper dans un assassinat se rendit chez son maître pour lui exposer ses scrupules. Fichte épouvanté de l’énormité de l’attentat en dissuade son ami, court auprès du chef de la police prussienne et l’avertit à temps pour empêcher un crime inutile.

C’est dans le mois de mai de l’année 1813 que Fichte fit son cours sur le développement historique de l’état considéré d’après son principe, la vie morale, et d’où sont tirées les trois leçons que nous publions. Dans la même année lorsque le typhus régnait à Berlin, il engagea sa femme à se vouer au service des malades dont l’hôpital militaire était encombré. Elle fut atteinte de l’épidémie, et dès-lors il partagea son temps entre ses leçons et les soins qu’il devait à cette digne épouse. Elle se rétablit, mais lui-même tomba malade et mourut en janvier 1814, âgé de 51 ans.

Tel fut Fichte, l’un des professeurs les plus illustres de l’Allemagne ; son éloquence énergique et forte était celle de la conviction. Ses efforts ont toujours tendu à élever l’esprit sur le corps, à en-