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tion de son système par Wolf ne fit que le confirmer dans ses vues. Il n’était cependant pas satisfait, il était tourmenté par la solution d’un autre problême : le sentiment de sa personnalité, de sa liberté. Il en fit le fondement de la science, et sa philosophie devint ainsi la réfutation du spinosisme.

Son père adoptif mourut, et Fichte réduit à ses propres moyens dut s’imposer bien des sacrifices. Cette lutte contre les obstacles ne fit que fortifier sa volonté. Après avoir terminé ses études académiques, il vécut pendant quelques années en qualité de précepteur dans différentes maisons.

Dans un moment, en 1788, où il était sans aucun moyen de subsister et presque réduit au désespoir, on lui offrit une place de précepteur à Zurich. Il se mit donc en route à pied pour sa nouvelle destination, et fut chargé de faire l’éducation des enfans de l’aubergiste qui tenait alors l’hôtel de l’Épée.

C’est à Zurich qu’il fit connaissance de Mlle Rahn, sa future épouse, et qu’il se lia avec le célèbre Lavater ; il en partit après un séjour de deux années et chercha, mais en vain, à se placer en Allemagne. Il étudia la philosophie de Kant, il s’attacha particulièrement à la partie morale de ce système. La conscience de la liberté du moi, qui voit se briser contre sa volonté toute la puissance du monde, et au-dessus de cette volonté un commandement