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veut le tuer ! Ah ! ce serait horrible ! (À Cocarel.) Non, vous ne ferez pas cela, je ne veux pas !…

Cocarel.

Ah ! Madame,… ceci me regarde.

Laurence, marchant vers lui.

Mais encore une fois, je vous répète…

Cocarel.

Non.

Laurence, brusquement, levant les bras au ciel.

Ah ! vous m’écouterez, Monsieur…

Cocarel, dramatique.

Allez, Madame, tout est fini entre nous ! Je rentre dans mon appartement, et demain je retourne chez ma mère.

Laurence.

Voyons, Sosthène, tout cela n’est pas sérieux, voyons ! Je vous jure qu’il ne s’est rien passé et que nous sommes innocents.

Cocarel.

Ah ! cessez cette comédie, Madame ! Dieu merci, je vois clair !… Comment, je vous trouve là, tous les deux, seul à seul, Catulle à vos genoux !

Laurence.

Et qu’est-ce que cela prouve ?

Cocarel.

Comment, qu’est-ce que cela prouve ? Voilà un homme et une femme en tête à tête au milieu de la nuit, l’homme est aux genoux de la femme, ou la femme sur les genoux de l’homme, n’importe ! On arrive ! On les surprend ! Et vous voudriez me faire croire qu’ils ne sont pas coupables ? Allons donc, Madame, vous savez bien que vous les condamneriez vous-même.