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Cocarel.

Voyons, c’est ridicule, demande autre chose. Veux-tu que je te mène demain à la Tour Eiffel ?

Adélaïde, bas.

Non, je veux qu’on augmente Adélaïde, là !

Cocarel.

Là ! là ! je l’augmenterai… Tu es là à crier tout bas. Calme-toi, voyons, qu’est-ce qu’elle a par mois ? 70 francs. Eh bien ! je lui en donnerai 72 ; là, es-tu contente ?

Adélaïde.

72 ! ah, bien !… t’es vraiment rapiat !

Cocarel.

Hein ! comment dis-tu ?… En voilà un argot !… Qu’est-ce qui t’a appris ce langage ?

Adélaïde, interloquée.

Mais… ma mère. Il paraît que dans la vie, il est bon de savoir parler plusieurs langues.

Cocarel.

Allons, poupoule, sois gentille, va te coucher, je vais allumer et te reconduire jusque chez toi…

Adélaïde, vivement.

Non, non, n’allume pas !… (À part.) Il ne manquerait plus que ça !… (Haut.)… Non ! non, j’aime mieux l’obscurité, je rentrerai toute seule.

Cocarel.

Mais si, attends… Où y a-t-il des allumettes ?

Adélaïde.

Oui, cherche…

Cocarel.

Ah ! je suis bête !… j’en cherche et j’en ai dans ma veste.

Adélaïde.

Hein ! Il va allumer… (Jouant l’évanouissement.) Ah ! Mon Dieu, un étourdissement !