Farlane. — Mais d’abord, mettons bien en regard les deux cas… Le divorce, c’est Monsieur Naquet, bon !… moi… ou plutôt, non ! je ne veux pas mêler ma personnalité à ce débat… prenons n’importe quel nom… celui du premier venu… Victor Hugo !… Donc, M. Naquet est pour Divorce, Victor Hugo, polygamie. C’est un point établi… voilà donc l’épicier…
Salmèque. — Pardon ! quel est l’épicier des deux ? Monsieur Naquet ? ou bien…
Farlane. — Mais non ! pas Monsieur Naquet !
Salmèque. — Ah ! Victor Hugo ! Tiens je croyais qu’il faisait des vers.
Farlane. — Mais oui parbleu ! Je vous parle d’un épicier quelconque ! Cet épicier aime Mademoiselle Z… N’oubliez pas que le divorce, c’est Naquet. Polygamie, Victor Hugo… Donc voilà l’épicier qui l’épouse…
Salmèque (récapitulant). — L’épicier épouse Victor Hugo.
Farlane. — Mais non, c’est l’autre !
Salmèque. — C’est Victor Hugo qui épouse l’épicier !… ça revient au même !
Farlane. — Mais non, l’autre, la femme !
Salmèque. — Ah ! la femme épouse Victor Hugo ! C’est plus logique !
Farlane. — Mais je ne vous parle pas de Victor Hugo ! C’est l’épicier qui épouse la femme !
Salmèque. — Ah ! bien !
Farlane. — Vous y êtes ? Bon ! Donc les voilà mariés… mais voilà qu’après le mariage, l’épicier n’aime plus sa femme et en aime une autre… Que ferons-nous ?
Salmèque. — Oui, que ferons-nous ?
Farlane. — Deux solutions se présentent : le Divorce ?… Mais le mari a tous les torts, par conséquent le divorce sera prononcé contre lui et voilà où nous mène Monsieur Naquet : il tue sa femme pour s’en débarrasser !
Salmèque. — C’est affreux ! et je pense bien, que, s’il est vrai, comme vous le dites, que M. Naquet a tué sa femme, on le condamne à mort.
Farlane. — Mais Monsieur Naquet, n’a pas tué la femme, c’est l’épicier !
Salmèque. — Peu importe que ce soit la femme ou l’épicier. Du moment qu’il a tué quelqu’un il est coupable.