Salmèque. — Est-il un seul monument au monde qui puisse vous être comparé ? Quand je vois les gens s’extasier devant le Panthéon ; l’Obélisque, les Invalides… mais que sont les Invalides auprès de vous ?
Farlane. — Oh ! les Invalides !
Salmèque. — Parfaitement y compris le personnel… et tous les autres monuments, la Madeleine, le Hammam.
Salmèque. — Oui je sais bien le Hammam ! c’est déjà d’un art inférieur ; je n’aime pas ce monument mi-rococo mi-mauresque.
Farlane. — Vous dites ?
Salmèque. — Je dis mi-rococo mi-mauresque, moitié rococo moitié mauresque, si vous préférez.
Farlane. — Ah ! bon
Salmèque. — Enfin je vous mets au-dessus des statutes les plus belles, à commencer par la Vénus de Murillo.
Farlane. — De Milo, donc !
Salmèque. — Plaît-il ?
Farlane. — Je dis de Milo donc !
Salmèque. — Ah de Milodon, c’est possible ! je savais bien que c’était un nom dans ce genre-là !
Farlane (à part.) - Et dire qu’elle n’a même pas vu que la Vénus est une femme ! ah ! c’est vrai qu’elle n’a pas de bras ! c’est une raison !
Salmèque (à part.) - Cette enfant est visiblement émue.
Farlane (à part.) - Je la crois fortement emballée… (haut) ah ! merci de vos paroles qui m’enivrent… cela me fait du bien… ainsi vous m’aimez ?
Salmèque. — Si je vous aime… mais la preuve c’est que je suis ici !
Farlane (à part.) - Ah ça, ça n’est pas une preuve ! où serait-elle sinon chez elle ?
Salmèque. — C’est pour cela que j’ai quitté ma campagne.
Farlane. — Oui ?
Salmèque. — Je savais que je vous trouverais dans cette maison.
Farlane. — Pas possible ! comment ça ?
Salmèque. — J’avais lu ça dans le soleil.
Farlane. — Elle lit dans les astres… c’est une magicienne !