René, allant au devant de Robert. — Quoi !
Robert, bas à René. — Ces messieurs sont là… ils vous attendent dans votre cabinet.
René. — Ah ! C’est vrai… (à part.) Ce rêve m’avait fait un moment tout oublier… (haut.) C’est bien, dis-leur que je suis à eux.
Madame de Sorges, inquiète. — Qu’y a-t-il, René ? et que nous veut Robert ?
René, embarrassé. — Oh ! Rien, ma mère ! une affaire importante… un ami !… pardonnez-moi, il faut que je vous quitte.
Madame de Sorges. — Que dit-il ?
Germaine. — Vous partez si brusquement !
Madame de Sorges, allant à René. — Et pourquoi faut-il que tu sortes ?…
René, très troublé. — C’est indispensable, ma mère.
Madame de Sorges. — René, tu me caches quelque chose.
René. — Moi, mais je vous certifie…
Madame de Sorges. — René, tu ne me dis pas la vérité ! n’essaie pas de mentir… quand il s’agit de toi, mon cœur ne se trompe jamais et d’ailleurs ton trouble te trahit… je veux tout savoir entends-tu ?…
René. — Mais je vous assure, ma mère, que vous vous inquiétez à tort.
Madame de Sorges. — Non ! te dis-je, non ! (à Robert.) Robert ! où va mon fils ?
René, vivement. — Robert, tais-toi !
Madame de Sorges. — Ah ! tu vois bien que tu me caches quelque chose !… René, je ne veux pas que tu sortes. (Elle l’étreint dans ses bras.)
René, avec effort. — Ah ! laissez-moi, ma mère !
Madame de Sorges. — je ne veux pas que tu me quittes.
René. — Ma mère il le faut ! je vous aime et je vous vénère… mais je ne puis vous obéir. (Il l’embrasse avec émotion, puis brusquement.) Viens, Robert ! (Ils sortent.)
Madame de Sorges. — René ! (Elle tombe sur une chaise.)