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sache tout ; il n’est plus le même depuis deux jours ; en vain je lui ai caché cet article odieux… quelque âme charitable se sera trouvée pour le lui adresser… et s’il l’a lu… Oh ! je le connais, il est fier… et il fera son devoir. Ah ! je souffre bien !

René. — A quoi songez-vous ainsi, ma mère ?

Madame de Sorges. — Moi ! A rien, mon enfant ! Je vous regarde et je suis heureuse ! Vous faites un si joli petit couple tous les deux !

Germaine. — N’est-ce pas ? quel beau mari !

René, lui prenant les mains. — Et quelle jolie petite femme… Que je vous trouve de grâces et de séductions ! et aujourd’hui surtout, je ne sais pourquoi, il me semble que jamais je ne vous ai vue plus belle, je vous regarde, je vous admire et j’éprouve en vous contemplant une impression étrange.

Germaine. — Ah ! Flatteur !… d’abord, aujourd’hui, j’ai la coiffure que vous aimez… et je tiens à vous plaire.

René. — Ma chère Germaine ! Ah ! combien nous allons être heureux tous les deux ! Vous serez mon enfant gâtée à moi ; tous vos caprices seront des ordres, je vous aimerai, je vous cajolerai, et ces jolis yeux où mes regards se perdent, ignoreront toujours ce que c’est qu’une larme !… Ah ! ce sera le bonheur… et ce bonheur n’est pas loin. Encore quinze jours d’attente et vous serez à moi, rien qu’à moi !… qu’il me tarde, mon Dieu, que ce rêve charmant devienne la réalité…

Germaine, à voix basse. — René, je suis heureuse !

Madame de Sorges. — Oui. Et moi l’on me laisse dans mon coin pendant ce temps là. Oh ! les enfants, quels ingrats !…

René. — Ma mère !

Madame de Sorges. — Allez, je ne suis pas jalouse ! Aimez-vous ! vous ne savez pas combien je suis heureuse.


Scène IV

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Robert, entrant avec précipitation. — Monsieur René… Pardon mesdames… Monsieur René !