Robert. — Ce sera pour moi, une chose sacrée.
René. — C’est bien, mon ami, va, et surtout, ne dis rien à personne !
Robert. — je ne dirai rien ! (Il va pour sortir puis se retourne avant de s’en aller et avec une tendresse pleine d’admiration.) Se battre, lui ! si c’est Dieu possible ! un gamin que j’ai vu, c’était gros comme rien !
Scène III
René, puis Madame de Sorges et Germaine
René. — Pauvre Robert ! En voilà un qui m’aime vraiment ! Ah ! l’on n’en trouve plus beaucoup comme lui ! (Madame de Sorges entre, suivie de Germaine.)
René, va à la rencontre de sa mère et lui baise la main. — Ma mère !
Madame de Sorges. — Mon cher enfant !… (Elle va s’asseoir sur le fauteuil.)
Germaine. — Bonjour, monsieur mon fiancé.
René, la baisant au front. — Vous allez bien, ma petite Germaine ?
Germaine. — Mais oui… Ah ! je suis bien aise de vous trouver… A nous deux, peut-être parviendrons nous a dissiper ce vilain nuage de tristesse qui assombrit le visage de ma tante… Oh ! ne dites pas non, ma petite maman, vous êtes toute chagrine depuis deux jours. (Elle embrasse Madame de Sorges.)
Madame de Sorges. — Mais non, je t’assure… J’ai un peu de migraine, voilà tout.
Germaine, à René. — Ah ! vous savez, j’ai réfléchi.
René. — Vraiment, cela m’étonne.
Germaine. — Vilain !… Oui ! nous n’allons pas en Italie, c’est trop banal ! je préfère l’Espagne !
René, tristement. — Ah ! pour notre voyage de noces ?
Germaine. — Eh ! bien oui ! L’on dirait que cela vous est indifférent. Croyez-vous que je n’y pense pas, à notre mariage, moi… Allons, venez ici ! (Elle s’assied sur le divan.) Asseyez-vous là, près de moi, et tenez cet écheveau. (René s’assied près de Germaine et lui tient son écheveau pendant que Germaine enroule sa laine.)
Madame de Sorges, à part. — je tremble que René ne