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Veauluisant. — Rends-moi le bonnet, filou… rends-moi la robe ! (le déshabille).

Adèle. — Mettez-le tout nu !

Justine (au-dessus). — Eh ! Eh ! elle ne s’embête pas.

Balivet. — Tout nu !… mais voulez-vous bien me laisser tranquille !

Veauluisant. — Là ! voilà qui est fait !

Balivet. — Voilà qui est fait ! voilà qui est fait ! Mais je gèle, moi !…

Médard. — Espèce de clerc, va !…

Balivet (en caleçon et en gilet). — Mais enfin, m’expliquerez-vous ?

Veauluisant (lui mettant la carte sous le nez). — Tiens !

Balivet (à part). — Pincé !… (haut) Eh bien, après tout, j’aime mieux cela ! Voilà assez longtemps que je suis nourrice ! Je ne me sens rien de ce qu’il faut pour ce métier-là !

Médard (navré). — C’était un homme ! Je n’ai décidément pas de veine avec les femmes ! (gagne l’extrémité gauche)

Justine (descend à Balivet). — Ah ! dites donc ! Je suis sans place… m’offrez-vous toujours vos 45 francs ?

Balivet. — Ah ! non !… Ah ! non !… par exemple ! J’en ai assez des nourrices… J’y renonce !

Justine. — Girouette, va !…

Veauluisant. — Et maintenant… nous vous rendons votre liberté, monsieur, sortez !

Balivet. — Comme cela ? Mais je ne peux pas sortir en caleçon ?

Veauluisant. — Tenez ! voilà vos nippes !

Balivet (s’habillant). — Enfin ! je cours faire mon inventaire ! Il n’est que temps !

Justine. — Et moi, je retourne au pays… voir mon mari… Je commence à n’être plus nourrice… Je vais me refaire…

M., J., B., V., A.

RIDEAU