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Balivet (à part). — Je voudrais bien t’y voir ! et puis zut ! si il n’a qu’à ne pas me faire coudre.

Adèle. — Ah ! c’est intelligent ce que vous avez fait là ! mais, dites-moi, vous voyez ces deux seaux… vous allez les prendre… C’est l’heure du bain de Nestor. Vous allez courir chercher de l’eau au puits…

Balivet. — Chercher de l’eau ?…

Adèle. — Eh bien oui, pour remplir la baignoire. Vite, allez !

Balivet. — Mais, madame…

Adèle. — Je vous attends dans la salle de bains ! Dépêchez-vous ! (sort par la droite).


Scène XV

Balivet, puis Médard

Balivet. — Allons ! bon ! me voilà passé baigneur ! Ah ! quel métier ! mon Dieu ! (l’enfant crie) Ah ! tu commences à m’agacer, toi ! une fois, c’est peut-être drôle, mais il ne faut pas en abuser ! (il hurle) Veux-tu te taire ! Attends un peu ! (courant au placard du fond et l’ouvrant - il éternue) Pristi ! que ça sent le poivre, là-dedans… après tout, ça conserve ! (il met l’enfant dans le placard) Là ! comme ça, il ne fera pas de bêtises, pendant que je ne serai pas là ! (avec résignation, prenant les seaux) maintenant, allons au puits !

Médard (entrant de gauche, un papier à la main et lisant). — Oh ! Blanquette ! que je voudrais que tu m’aimâsses. Je sens que je m’aimerais, si j’étais à ta place. Ah ! c’est pas mal (apercevant Balivet) Oh ! où allez-vous ?

Balivet. — Chercher de l’eau, parbleu ! pour le bain du petit.

Médard. — Chercher de l’eau ? Vous fatiguer ! mais je ne souffrirai pas ! Voulez-vous bien me donner ça !

Balivet. — A la bonne heure ! il est complaisant au moins, celui-là !

Médard. — Ah ! mais ! (à part) Ah ! qu’elle est belle, tout de même, cette femme !