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chez le vétérinaire ! au revoir, madame Blanquette ! Bien du plaisir ! amusez-vous bien ! (à part) Pauvre Balivet ! Tire-toi de là comme tu pourras ! (sort fond à droite).

Veauluisant (fond à droite). — Allons, viens, Adèle, allons nous habiller !

Adèle. — C’est cela ! vous Médard, apprêtez-nous de l’eau chaude pour notre barbe !

Médard. — La barbe de Madame !

Adèle. — Eh non ! la barbe de mon mari ! je dis notre, parce que nous sommes mariés en communauté de biens. (à Balivet) C’est entendu, nounou ! Jusqu’à l’Église ! pas plus loin !

(Adèle et Veauluisant partent par la droite, Médard gauche 1er plan).


Scène XI

Balivet, puis Médard

Balivet (avec l’enfant dans les bras). — Jusqu’à l’Église ! quelle humiliation ! mon Dieu ! quelle humiliation ! non, mais me voyez-vous me promenant dans les rues de Courbevoie avec cet accessoire dans les bras ? Je sais bien qu’une fois dehors, je pourrai filer. Mais c’est ce crapaud ! je ne peux pas sortir sans lui ! et si je l’emporte, je serai poursuivi comme voleur d’enfants ! on m’accusera de détournement de mineur ! (l’enfant crie) Allons ! bon ! le voilà qui hurle ! Ah ! aimez donc les nourrices ! quand on m’y repincera ! (l’enfant crie) Eh bien oui ! c’est bien ! c’est bien ! qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? Généralement, les nourrices ont un remède, mais moi, une nourrice sèche ! (crie) Ah ! mais il est embêtant ! (le berce) Ah ! ah ! ah ! ah ! me voilà bien, moi ! et mon inventaire qui ne se fait pas ! Ah ! ah ! ah ! ah ! et le patron qui m’attend avec tous les clercs ! Ah ! ah ! ah ! ah ! toute l’étude est là ! Quel pétrin ! mon Dieu ! enfin, allons promener le petit (remontant en berçant l’enfant). Ah ! ah !… ah ! ah ! (le petit hurle) Toi, si tu ne te tais pas, à la fin, je te flanque une trempe.