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Balivet. — Ah ! mon Dieu ! je vais vous dire. C’est une habitude. Quand j’ai un moment à moi… alors, je saute par les fenêtres, c’est un exercice qui m’est recommandé pour mon lait ! Cela évite les dépôts…

Médard. — Ah ! oui… agitez avant de s’en servir ! (remonte à droite, 4.)

Veauluisant. — Ah ! du moment que c’est par hygiène !

Adèle. — Seulement, autant que possible, évitez de faire cela avec Nestor : mais j’y' pense, il doit avoir terminé sa sieste !

Veauluisant. — C’est vrai ! (appelle) Justine !

Justine (de gauche ; pan coupé). — Monsieur ?

Veauluisant. — Le petit est-il réveillé ?

Justine. — S’il est réveillé ! il y a une heure qu’il piaille.

Adèle. — Eh bien ! vous allez le donner à Blanquette.

Balivet. — Hein ?

Justine (sortant gauche, pan coupé). — Ah ! avec plaisir, par exemple !

Adèle. — Il est deux heures… vous allez le promener.

Balivet (bondissant). — Promener le moutard… moi ?

Justine (rentrant). — Tenez ! voilà l’objet.

Médard (à part). — Ah ! en voilà un qui ne s’embêtera pas !

Justine. — Allons ! enlevez le ballot !

Balivet. — Ah ! mais ! permettez ! je n’en veux pas.

Justine (riant). — Puisque vous êtes nourrice !

Veauluisant. — Vous allez lui faire faire un tour dans le village.

Balivet. — Dans le village !

Adèle. — Oui, jusqu’à l’Église !

Justine. — La promenade habituelle !

Balivet. — A l’Église ! mais je ne sais pas où c’est : je ne suis pas de Courbevoie.

Médard (avec empressement, remonte un peu et revient 1 près de la porte de gauche, 1er plan.) - Je peux vous conduire…

Veauluisant. — C’est inutile ! le petit connaît ! il y va tous les jours !

Adèle. — D’ailleurs ! on vous indiquera ! Allons ! allez !

Balivet (à part). — Allons ! allez ! allons ! allez ! il va falloir que je me promène avec ça dans les bras.

Justine. — Moi, je vais me présenter pour ma place