Balivet. — Comment ! vous me prenez ?
Adèle : — Eh bien ! comme nourrice.
Balivet (bondissant). — Comme nourrice ? Moi !
Justine (qui est descendue. — Eh bien oui ! je m’en vais ! c’est vous qui me remplacez.
Balivet. — Vous remplacer ! mais c’est impossible ! je ne peux pas ! (à part) Et mon inventaire !
Veauluisant. — Comment ! vous ne pouvez pas ? Vous n’allez pas avoir des caprices ? C’est une affaire entendue… Nous vous donnons 80 francs par mois… 20 francs à la première dent.
Balivet. — A ma première dent ?
Veauluisant. — Eh non ! je m’en moque pas mal de votre dent ! A la première dent du petit ! et 20 francs quand on le sévrera.
Balivet (à part). — Ah bien ! alors, il pourrait bien me les donner tout de suite.
Adèle. — Maintenant, Justine va vous conduire dans votre chambre. Ah ! je dois vous dire que, comme nous sommes un peu à l’étroit ici, pour un ou deux jours, jusqu’à ce que Justine ait trouvé une place, on vous mettra dans la même chambre.
Veauluisant. — Oui, cela vous est égal, n’est-ce-pas ? Vous coucherez dans le même lit !
Balivet. — Comment donc ! mais avec plaisir !
Justine. — Ah ! non ! merci ! pas de ça !
Médard. — Pristi ! ça n’est pas moi qui refuserais…
Adèle. — Enfin ! vous vous entendrez ensemble !
Justine. — Oui, nous nous entendrons. Allons, venez nounou !
Veauluisant. — C’est cela ! Ensuite, on vous présentera à Nestor ! Il fait sa sieste pour le moment.
Balivet (à Part). — Oui, compte là-dessus ! la chambre donne sur le jardin : je saute par la fenêtre et je file. (Entre à droite à gauche, pan coupés).
Médard (à part, au fond, près de la porte du pan coupé). — Ah ! quelle femme ! je vais lui faire des vers en nettoyant les miens ! (sort à gauche par le fond).