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Médard. Un scélérat que je viens de surprendre avec Justine.

Justine. — Avec moi ?

Médard. — Oui, oui, avec vous.

Veauluisant. — Quoi, malheureuse ! Vous vous êtes encore permis de recevoir chez moi…

Justine. — Moi ! jamais. Si vous croyez tout ce que Médard raconte !

Médard, (furieux, frappant avec la crosse de son fusil sur le pied de Veauluisant). — Je vous dit que je l’ai vu.

Veauluisant. — Aie ! fais donc attention !

Médard. — Ah ! pardon ! (A Justine.) Mais je saurai bien le trouver, le gueux. Je vais fouiller la maison et si je l’attrape…

Veauluisant. — C’est ça, fouillons ! Vous, dans la salle à manger.

Médard, (qui y regarde, droite, pan coupé) - Personne !

Veauluisant, (qui va regarder à droite, 1er plan). — Alors, où se cache-t-il ?

Médard. — Ah ! chez elle ! il ne peut être que là.

Justine. — Chez moi ! Ah ! le malheureux ! Il est flambé ?

Veauluisant. — Dans sa chambre ! voyons !

Justine (voulant empêcher d’entrer… se mettant devant la porte). — Dans ma chambre ! Mais il n’y à personne, je vous assure.

Médard. — Allons arrière ! (ouvrant la porte de la chambre de Justine) Ah ! on ne voit pas clair ! Il a fermé les rideaux.

Justine. — Mais pas du tout ! C’est pour le petit qui dort.

Veauluisant (sort, pan coupé gauche). — Silence !

Justine. — Mais vous allez le réveiller !

Veauluisant, dans la chambre. — Sortez, Monsieur !

Médard. — Sors, canaille ! (Entre dans la chambre.)

Mais, sortiras-tu ? Le voilà. Je le tiens ! Ah ! cette fois, tu ne m’échapperas pas. (il sort de la chambre en tirant Balivet par la main. Balivet est en costume de nourrice.)