agréable ! Car tu serais aimée ! — Tu es jeune, tu es belle, tu es nourrice.
Justine. — Nourrice ! Mais vous n’avez plus besoin d’être nourri, je suppose.
Balivet. — Oh ! Si ! Qu’est-ce que tu veux ? Chacun a un type, n’est-ce-pas ? J’aime les nourrices ! En amour, je suis spécialiste. D’abord, les nourrices, c’est moins cher que les cocottes, et je raffole de ces femmes là ! Atchum ! Dieu me bénisse ! Merci.
Justine. — Il n’y a pas de quoi !
Balivet, (parlant du nez). — Ah ! Si bous bouliez !
Justine. — Mouchez-vous donc !
Balivet. — Berci - Je n’ai pas embie.
Justine. — Si, tout de même !
Balivet, (tirant une couche de sa poche). — C’est bien bour vous faire plaisir ! (Se mouchant et rejetant la couche.) Ah ! pouah ! les couches ! Ah ! Si bous bouliez.
Justine, (l’imitant.). — Eh bien ! Quoi ! Si je boulais ?
Balivet. — Bous biendriez avec moi. Atchum ! Dieu be bénisse ! Berci. Bous biendriez à Paris ! Je bous ferais. Je bous ferais. -
Justine, (plaisantant). — Qu’est-ce que vous boufferiez, gourmand !
Balivet. — Don ! je bous ferais une très belle situation. Je n’ai pas de fortune, bais, bais…
Justine. — Il fait le mouton maintenant. Quel drôle de clerc !
Balivet. — Bais je gagne 45 francs par bois, à bon étude.
Justine. — 45 francs !
Balivet. — Un bot, un geste, et la boitié est à bous.
Justine. — La moitié ? 22,50 francs, qu’est-ce que vous voulez que je fasse de cela ?
Balivet. — Bous refusez la fortune.
Justine. — Mais certainement ! Et si vous m’en croyez, vous allez filer au plus vite, car les maîtres n’auraient qu’à vous pincer.
Médard, paraît au fond. — Un homme ! Ah ! canaille ! attends un peu… (il sort en courant vers la droite.)
Justine. — Ah ! mon Dieu, Médard !
Balivet. — Bédard ! Qui ça, Bédard ?
Justine. — Le domestique !… Partez !
Voix de Médard. — Une arme… un fusil !
Balivet. — Un fusil ? Pour quoi faire ?