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Un salon. Porte du fond donnant sur un jardin - à droite et à gauche en pans coupés - à droite 1er plan, idem à gauche. Idem à gauche, une cheminée. Entre la porte du fond et celle du pan coupé de droite, un placard.


Scène première

Médard, Justine

Médard, sortant de droite 1er plan. — Le café ? il chauffe, Monsieur, je vais le surveiller !

Justine, entrant du fond, un baquet plein de linge dans les bras.). — Ouf ! je suis éreintée ! Quel métier ! (laisse tomber son baquet.)

Médard. — Justine… qu’est-ce que vous avez ?

Justine. — Ah ! quelque chose de propre que les enfants ! J’en suis à la sixième couche.

Médard. — A votre âge !…Quelle fécondité !…

Justine. — Imbécile ! je vous parle des couches des enfants que j’ai soignés…

Médard. — A la bonne heure ! je me disais… six enfants ! Vous seriez déjà proposée pour la pension du Gouvernement.

Justine. — Tu peux y compter !… Ah ! c’est égal ! C’est une fichue maison que celle d’Anatole et d’Adèle.

Médard. — Qui ça, Anatole et Adèle ?

Justine. — Eh bien, M. et Mme Veauluisant, parbleu - nos maîtres - ils ne se contentent pas de me prendre pour nourrice - il faut encore qu’ils me fichent un moutard sur les bras…

Médard. — Dame ! Comme nourrice !… à moins que ce ne soit pour nourrir Monsieur.