Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

Edgard. — Monsieur, vous n’avez pas le droit de me déprécier.

Clarisse. — D’abord, je ne vous demande pas votre avis, monsieur. Edgard me convient tel qu’il est, et je l’épouserai.

Marcassol.

— Ah ! bien, c’est ce que nous verrons.

Edgard. — Enfin madame n’est plus à vous ! Vous me l’avez donnée.

Marcassol.

— Eh ! bien, je la reprends.

Clarisse. — Ah ! oui, mais je m’y oppose.

Marcassol.

— Et moi je m’opposerai à ce mariage ! Et nous verrons qui aura raison… Car enfin,. tu es encore à moi… notre divorce n’est pas encore prononcé… et si tu ne m’aimes pas, toi… Eh ! bien, je t’aime toujours, moi… et je n’admettrai pas que tu sois la femme d’un pantin pareil.

Edgard. — Pantin ! Ah ! mais il est ennuyeux !…

Clarisse, à part. — Il m’aime toujours.

Marcassol.

— Oui, pantin ! Et tant que je serai vivant, ce mariage ne se fera pas… Quand je devrais aller chercher les gendarmes… j’ai la loi pour moi… et si les prières, si les supplications ne suffisent pas, j’emploierai la force… et je défendrai ton bonheur contre toi-même…

Clarisse, à part. — Ah ! cher Thomas !

Marcassol.

— J’aurai plutôt recours aux grands moyens !…

Edgard. — Hein ?…

Clarisse. — Qu’est-ce que vous ferez ?

Marcassol.

— Je tuerai monsieur.

Clarisse, avec élan. — Tu ferais ça ? Ah ! Toto, que c’est bien !

Edgard. — Comment que c’est bien !

Marcassol.

— Qu’est-ce qu’elle a dit ?

Clarisse. — Ah ! Tiens ! je t’adore…

Edgard. — Hein !

Marcassol, ouvrant les bras à sa femme. — Clarisse…

Clarisse, se jetant dans les bras de

Marcassol.

— Toto !…

Edgard, à Clarisse. — Mais vous vous trompez… c’est moi… Il y a maldonne.

Marcassol.

— Vous, allez vous promener… Nous n’avons pas besoin de vous…