Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

Marcassol, lui versant à boire. — Tenez, buvez donc ! vous avez soif !

Jenny, apportant le café qu’elle pose sur la table. — Madame, le tapissier est là. Il demande à parler à Madame

Clarisse. — Ah ! Très bien !… Nous y allons.

Edgard, à Marcassol. — Vous permettez ! C’est pour la chambre nuptiale ! Vous vous servirez le café tout seul ! pensez-donc, la chambre nuptiale !

Trémollet, donnant un coup de coude à Marcassol — La chambre nuptiale !

Marcassol.

— Eh bien ! oui, oui, je sais bien !

Edgard. — Allons, viens, ma chérie !

Marcassol.

— Hum ! Hum !

Edgard — Allons nous occuper de notre petit nid ! Mon cher Marcassol !… (il offre le bras à Clarisse.)

(Jenny et Trémollet donnent en même temps un coup de poing à

Marcassol.

)

Marcassol.

— Oh ! mais, faites donc attention, à la fin ! Fichez-moi la paix ! (Clarisse et Edgard sortent, accompagnés de

Jenny.

)


Scène VIII

Trémollet, Marcassol.

Trémollet.

— Il n’y a pas à dire, ils s’adorent ! Ah ! Je suis content de moi ! car enfin c’est mon œuvre, ce mariage-là… C’est moi qui l’ai fait !

Marcassol.

— Ah ! oui. Parlons-en ! C’est du propre, votre mariage !

Trémollet.

— Comment, vous ne me remerciez pas ?

Marcassol.

— Vous remercier ? Un monsieur qui s’implante dans une maison, qui jette le trouble dans un ménage, qui sépare deux époux qui s’adoraient.

Trémollet.

— Qui sépare ?…

Marcassol.

— Et tout ça, pourquoi… pour ne pas payer deux ou trois méchants termes ! Mais c’est une infamie ! Car enfin de quoi vous mêlez-vous ? — Qu’est-ce qui vous demandait quelque chose ? De quel droit