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sol. — « Son chou », vous avez entendu ?

Marcassol.

— Vous m’embêtez !

Edgard. — Oh ! C’est délicieux ! quand nous serons mariés, vous m’en ferez souvent ?

Clarisse. — Tous les jours !

Edgard, tendrement. — Alors on le soignera son petit mari ?

(Jenny donne un coup de poing sur le dos de Marcassol)

Marcassol, furieux. — Qu’est-ce que c’est que ces manières ! Occupez-vous donc de votre service !

Edgard. — Et on le dorlotera… et on le caressera ?

Clarisse. — Oh ! vous verrez ça !

Trémollet, bas à Marcassol. — Sont-ils assez charmants !

Marcassol, lui versant à boire. — Tenez, buvez donc, vous, buvez donc !

Jenny, arrivant avec un autre plat. — Pigeons rôtis !

Trémollet, d’un air malin. — Ah ! ça, ce n’est pas pour vous !

Marcassol.

— Comment ? mais j’aime ça, moi !

Trémollet.

— Mais non, les pigeons ! C’est pour eux ! (se tordant de rire) des tourtereaux.

Jenny.

— Mais oui, c’est vrai, les tourtereaux !

Marcassol, à part. — Oh ! ce Trémollet, si je pouvais l’étrangler (haut et froissé) C’est bien, je n’en prendrai pas.

Clarisse, intervenant. — Oh ! quelle idée ! mais c’est une plaisanterie ! Tenez je vais vous servir, moi. (Elle sert Marcassol) Et vous, Edgard, qu’est-ce que vous voulez ?

Edgard. — Servez-vous d’abord !

Clarisse. — Mon, mon ami ! tenez, l’aile que vous aimez !

Edgard. — Vous l’aimez aussi !

Clarisse. — Non.

Edgard. — Si.

Clarisse. — Eh ! bien ! partageons !

Edgard. — Quoi, vous voulez…

Clarisse. — Dame !… est-ce que deux époux ne doivent pas toujours partager ?

Edgard. — Oh ! oui, tout partager, mon trésor !

Trémollet, à Marcassol. — Hein ! ça y est-il assez ! êtes-vous content ?