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Marcassol.

— Elle vous aime ?

Edgard. — Ah ! mon ami ! Elle m’adore, tout simplement ! Ah ! quand je pense que bientôt… dans quelque temps…

Marcassol.

— Quoi dans quelque temps ?

Edgard. — Eh bien, votre divorce sera prononcé !… Elle sera à moi… rien qu’à moi !…

Marcassol.

— Allons, tant mieux !… tant mieux !…

Edgard. — Nous avons fait notre petit calcul ! nous nous marierons le 8 du mois prochain !…

Marcassol.

— Allons, tant mieux ! tant mieux !

Edgard, avec feu. — Ah ! ce jour ! ce jour ! quel jour ce sera !

Marcassol, tirant un calendrier de sa poche. — Quel jour ce sera ?… Attendez, je vais vous le dire. Le 8, c’est la Saint-Médard ! jour de pluie !

Edgard. — Alors, il pleuvra ce jour-là ! Ah ! c’est égal ! c’est grave !

Marcassol.

— Quoi ?

Edgard. — Un moraliste l’a dit : « En mariage tout dépend des premiers instants… » Et le fait est que c’est délicat. Les femmes ont quelquefois de ces susceptibilités, et comme on n’est pas au courant de leurs manières de voir, de leurs dispositions d’esprit… Eh ! mais au fait vous !… vous connaissez Clarisse.

Marcassol.

— Comment ! si, je la connais !

Edgard. — Eh bien, vous pourriez facilement me donner quelques conseils.

Marcassol.

— Moi ? Comment, c’est à moi que… Ah ! bien non ! il est étonnant !

Edgard. — Ah ! Marcassol ! ce serait là un vrai service… vous comprenez, tout le monde a son petit amour-propre et vous êtes plus apte que personne.

Marcassol.

— Ah ! mais il m’ennuie !

Edgard. — Que diable ! vous avez eu le temps de l’étudier d’apprécier son caractère… Sans doute même lui avez-vous inculqué certains de vos principes.

Marcassol.

— Ah ! bien ! en voilà une raison… Eh ! faites comme vous l’entendrez, après tout ! J’ai été comme vous moi, monsieur ! Et bien, je n’ai demandé conseil à personne… Je n’ai eu recours qu’à moi-même. J’ai été original ! Eh bien ! vous aussi, tâchez de l’être, original, et fichez-moi la paix !

Edgard. — Ah ! Marcassol, vous n’êtes pas un confrère !