n’est plus Monsieur ! Monsieur, c’est monsieur Edgard.
— Comment, il déjeune ici ?
— Et il dîne, monsieur… Dame, deux fiancés !… ils dînent tête à tête ! Monsieur doit bien savoir ce que c’est ! là-bas à Dieppe, il doit s’en payer aussi des petits dîners tête à tête !
— Oh ! tête à tête ! tête à tête… tête à tête… à quatre ! Il y a Couldoux.
— Comment la basse… elle vient dîner aussi ?
— Oui, avec Leconac… tous les soirs ils ont leur couvert mis… La comtesse ne peut pas s’en séparer, et ce n’est pas seulement au dîner, ils sont toujours là.
— Eh bien ! et Monsieur ?
— Oh ! moi, je n’y suis jamais ! Ils viennent toujours à la marée montante.
— Eh bien !
— Eh bien ! c’est l’heure où la comtesse m’envoie sur la jetée, pour voir si le Coucou n’entre pas dans le port.
— Le Coucou ?
— Oui, un navire qu’on attend. Je ne sais même pas en quoi ça peut l’intéresser…
— Un navire ? Et vous donnez là-dedans ? voulez-vous que je vous dise, monsieur, ça me parait louche tout ça !
— Louche ! Allons donc ! qu’est-ce qu’il y a de louche là-dedans… Ce n’est pas limpide, voilà tout ! (à part) Ça n’est même pas limpide du tout ! Et s’il n’y avait que cela ! J’ai trouvé des petits chapeaux comme Lagaulardière, même une paire de bretelles…
— Dites donc, monsieur, entre nous, il y a de la baisse là-bas.
— Hein ! Comment donc ! pas du tout ! C’est plus haut que jamais… Je nage dans le bleu au contraire… Je nage, je te dis ! Et puis… Et puis ça ne te regarde pas ! Elle est étonnante. Elle me demande s’il y a de la baisse… il va falloir lui donner la cote à présent !