— De chez la corsetière… Monsieur porte corset ?
— Pas moi !… on m’en a montré plusieurs… on m’a dit : « choisissez ! quelle taille à la personne ? Jolie ? — C’est une affaire d’appréciation !… » Ça n’a pas suffi. Alors on m’a dit : « faudrait essayer. » — Je ne pouvais pas essayer à sa place… ce n’est pas que cela m’aurait été désagréable ! L’essayeuse était jolie ! mais enfin !
— Monsieur n’a pas le même genre de taille.
— Oui, c’est autre chose ! Voyons, maintenant, il faut que j’aille… attends un peu. J’ai ça en note… (tirant un papier de sa poche et lisant) « aller chez la modiste, le cordonnier et le parfumeur. — Prendre toupet et fausse barbe pour Couldoux ! »
— Qu’est-ce que c’est que ça, Couldoux ?
— Euh ! un de mes amis ! Je ne le connais pas !
— Ah !…
— Mais il est très bien… Un homme grave… très grave, c’est une basse du Casino de Dieppe.
— Une basse ?
— Oui, il vient chanter avec la comtesse… (avec un soupir) Elle aime beaucoup la musique depuis quelque temps ! (lisant) « acheter trois bouteilles gargarisme pour Leconac… »
— Leconac !
— Oui… C’est un ténor, toujours du Casino.
— Encore un chanteur ! Ah ! bien, zut !
— Il le donne quelquefois.
— C’est égal ! Dites donc, elle a l’air de vous faire marcher, la comtesse…
— Oh ! marcher… marcher ! tu sais, le chemin de fer !… les voitures !…
— Oh ! Je ne la blâme pas ! quand on est femme, faut faire marcher les hommes ! Passez-moi donc les assiettes !
Marcassol, passant les assiettes. — Tiens, tu mets le couvert ?
— Eh bien, oui ! pour Monsieur et Madame.
— Mais qui est-ce qui t’a dit que je déjeunais ?
— Oh ! Je ne parle pas de Monsieur… Monsieur