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du côté de la cuisine.) Qu’est-ce que c’est que cela encore ? (Elle entre à droite et rentre immédiatement avec un bouquet) un bouquet !… d’Edgard, le prétendu… prétendu à madame ! non ! mais il est amusant !… C’est qu’il croit vraiment que madame l’épousera !… S’il savait qu’elle n’a pas même fait sa demande de divorce… elle s’est bien gardée de le lui dire, par exemple !… pas plus qu’à Monsieur !… Ah ! il n’y a pas à dire, c’est toujours lui qu’elle aime !… Seulement je crois qu’elle ne serait pas fâchée de se venger un peu de lui ! Oh ! moi aussi, du reste ! et s’il revenait, je me chargerais bien de lui faire payer… (coup de sonnette) Ah ! ça… on ne peut donc pas être un instant tranquille ! Ah ! les sonnettes ! en voilà encore une fichue invention !… On croirait que c’est fait exprès pour déranger les domestiques !… (allant ouvrir) Hein !… Monsieur (à part) Ah bien ! il arrive bien !


Scène II

Jenny,

Marcassol.
Jenny.

— Ah ! je croyais monsieur à Dieppe !

Marcassol.

— Mon Dieu, j’y suis, j’y suis… sans y être… je ne suis ici que pour un jour… Des commissions à faire…

Jenny.

— Ah ! oui !… pour… Et l’on va bien ?…

Marcassol.

— Hein !… qui !… Ah ! oui, très bien… (à part.) Elle est familière, cette fille ! (haut) Eh bien ! et ici, comment cela va-t-il ?

Jenny.

— Ça boulotte, ça boulotte… Je ne vais pas mal… Cependant, ce matin…

Marcassol.

— C’est bien. Je ne te parle pas de toi !… Madame, comment va-t-elle ?

Jenny.

— Pas mal… Elle est à sa toilette ! faut-il la prévenir ?

Marcassol.

— Non, j’attendrai ! Ouf ! je n’en peux plus ! Je cours tous les magasins depuis ce matin… J’arrive de chez la corsetière.