Edgard, vivement. — Le droit !… Permettez, Monsieur ! Les avis sont partagés… On n’est pas d’accord !…
— Rassurez-vous ! Je n’en userai pas !… Donnez-vous donc la peine de vous asseoir !…
Edgard. — Qu’est-ce qu’il va me faire ? Mon Dieu, qu’est-ce qu’il va me faire ?
— Mon cher Edgard, il résulte de la petite scène à laquelle je viens d’assister, que vous aimez ma femme.
Edgard. — Moi… mais…
— Oh ! Je ne vous en veux pas du tout ! au contraire !…
Edgard et Clarisse. — Hein !…
Marcassol, à Clarisse. — Quant à toi, Clarisse, tu reconnais avoir rencontré dans Edgard, un garçon absolument de ton goût, qui répond à toutes tes aspirations ?
Clarisse, à part. — L’insolent !… (haut.) Eh, bien oui, il me plaît ! et plus que vous et mille fois plus… et je l’aime, entendez-vous !… Je l’aime !
— C’est tout ce que je voulais savoir… Eh bien ! mes enfants, il y a un moyen de tout arranger… (à Edgard.) vous allez à ma femme, ma femme vous va…
— Comme un gant !
— Eh bien ! Je vous la cède !
Clarisse et Edgard. — Hein ! Plaît-il ?
— Eh bien ? Sans doute ! Prenez-la ! Emportez-la ! Elle est à vous !
Clarisse. — A lui ! Allons donc ce n’est pas sérieux.
— Mais c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux, au contraire !… Je ne fais qu’exaucer tes vœux ?… Qu’avais-tu décidé ?… que si tu trouvais l’homme de tes rêves… nous divorcerions et tu l’épouserais ? Eh bien, je te l’ai trouvé !… Epouse-le !…
Edgard, abasourdi. — Comment… Vous voulez ?…
Marcassol, à Clarisse, — Oh ! Quant à la demande en divorce, tu t’en charges. Je suis un peu pressé.
Clarisse. — Mais mon ami !…
— Inutile de dire que je prends tous les torts ! D’ailleurs tu as un grief tout trouvé ; je pars avec une femme tu auras ton divorce d’emblée.
Edgard. — Mais enfin, monsieur.
— Oh ! Il n’y a pas de mais… Je ne vous demande pas votre avis.