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Croyez-moi, oubliez-moi !

Marcassol.

— Mais je ne le puis pas… Est-ce que Roméo a jamais oublié Virginie ?… Ah ! non, attendez… je prépare un grand coup… bientôt peut-être je serai libre, mais attendez !

La Comtesse. — Oh ! impossible… Si vous devez m’accompagner… et vous n’avez pas le droit de le faire, il faut que nous partions ensemble ce soir-même et que je le sache tout de suite… parce que des… amis à moi m’offrent l’hospitalité là-bas… et si vous venez, vous comprenez, il faut que je refuse…

Marcassol.

— Ah ! vous voulez que… c’est ce soir, c’est bien court !

La Comtesse. — Ah ! voilà mon ultimatum… tout de suite, ou pas du tout !

Marcassol.

— Eh ! bien… oui… Mon Dieu je…

La Comtesse. — Ah ! Est-ce oui ?

Marcassol.

— C’est que…

La Comtesse. — Comment, vous hésitez !

Marcassol.

— Moi ? pas du tout !

La Comtesse. — Alors signons notre traité (Elle lui tend la joue.)

Marcassol.

— Du diable si je sais comment je m’en tirerai !

La Comtesse. — Eh bien ! j’attends, voyons, signez !

Marcassol.

— Voilà ! voilà ! Je signe. (Il l’embrasse.)

Clarisse, entrant de droite, recule en apercevant la scène, en laissant retomber la tapisserie sur elle. — Oh !

La Comtesse. — Et maintenant, je vous quitte… mes malles à faire, je suis pressée… Alors, à quatre heures !… c’est dit ! au revoir !

Marcassol.

— Je vous accompagne. (à part.) Quelle situation, mon Dieu, quelle situation ! (Ils sortent.)


Scène X

Clarisse

Ah ! le misérable ! oui, j’ai bien entendu : Il l’aime. Il veut partir avec elle. Ah ! je comprends maintenant toutes