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Scène

Marcassol,

Trémollet.
Trémollet.

— Ouf ! je suis en nage !

Marcassol.

— Ah ! Trémollet… Ce bon Trémollet… Eh bien, avez-vous trouvé quelque chose ?

Trémollet.

— Je vous apporte tout ce qu’il y a de célibataires disponibles à Paris : J’ai même dressé une liste des célibataires endurcis… On ne sait pas ce qui peut arriver.

Marcassol.

— Et vous en avez beaucoup ?

Trémollet.

— Oh ! de tous les âges, depuis neuf ans. Vous n’aurez que l’embarras du choix. (Il tire un paquet de sa poche.)

Marcassol.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

Trémollet.

— Ce sont les photographies… Aussitôt qu’un mari se propose, il envoie sa photographie.

Marcassol.

— Ah ! C’est très ingénieux ! (Il les regarde.) Oh ! mais ils sont très laids, ces bonshommes là…

Trémollet.

— Permettez ! tous nos articles sont de premier choix : si vous voulez me permettre de vous les montrer en détail ?

Marcassol.

— Voyons !

Trémollet.

— Tenez, voilà le 23, par exemple…

Marcassol.

— Le 23 ?…

Trémollet.

— Oui, ils sont tous numérotés.

Marcassol.

— Mais dites donc, il est bossu… Il est bossu, votre 23 !

Trémollet.

— Ah ! ce n’est pas une bosse… à première vue ça en a tout l’air… mais ce n’est qu’une déviation… Mais, tenez, si vous préférez le 25… C’est un notaire.

Marcassol.

— Un notaire… ah ! oui… mettez-le moi de côté, celui-là !…

Trémollet.

— Et vous savez, comme mari… c’est garanti.

Marcassol.

— Oui, comme les montres… Enfin, savoir s’il plaira à ma femme… voilà le hic !… oh ! mais quelle idée ! et le carnet (il tire le carnet de sa poche.) Nous allons être fixés tout de suite.

Trémollet.

— Comment ?