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Edgard. — Oui, et puis j’ai un bon parapluie.

Marcassol.

— Avec ça on ne craint rien,… là ! et maintenant, laissez-moi… J’ai à travailler…

Edgard. — C’est cela !… Je vous quitte (à part.) C’est égal, si je n’arrive pas, ça ne sera vraiment pas de sa faute… (il sort.)


Scène III

Marcassol.

Ah ! comme il aurait fait l’affaire celui-là !… mais non ! Clarisse ne peut pas le sentir ! Voilà bien ma guigne !… Enfin !… (cherchant autour de lui.) Qu’est-ce que j’ai fait de mes journaux ?… (prenant un journal.) Ah ! voilà…

Voyons : quatrième page, annonces. Ah !… Mariages… Peut-être vais-je enfin trouver là le mari qu’il me faut (lisant.) « Petit Havanais… » Ah ! Havanais… un étranger ! pourquoi pas… Natures ardentes et puis très bons cigares ! (lisant.) « On cherche pour petit Havanais terre-neuve femelle pour tenter croisement… » (parlé :) Est-ce qu’ils se moquent de moi… Ah ! voyons… (lisant.) « l’officier de marine »… Ah ! bon, (lisant.) « Sachant nager, épouserait femme de vingt-cinq à trente ans. : bonne travailleuse… de préférence avec tache… » (parlé :) Ah ! il est trop exigeant, celui-là, pour un officier de marine. Allons ! Ce n’est pas encore l’affaire !… Ah ! on ne sait pas ce qu’il est difficile de marier sa femme… Voilà trois jours que je cours après un remplaçant sans pouvoir le trouver. Quel métier ! mon Dieu. J’ai déjà fait cinq agences… Et bien, rien… rien que des prétendants défraîchis, des maris impossibles à écouler… des fonds de magasin, quoi… des rossignols. Et je ne pense pourtant pas marier ma femme à un rossignol. Sans compter qu’elle n’en voudrait pas, et comme il faut que l’homme que je trouve soit l’homme de ses rêves !… alors !…