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Scène XIV

Marcassol, seul

Ah ! non ! non ! elle est insupportable !….enfin de quoi cela a-t-il l’air ? Venir parler de cataplasme devant ce jeune homme ! Ah c’est intolérable ! toujours la réalité après le rêve !… Ah ! cette promenade ! cette promenade ! je me suis flanqué par terre. C’est vrai… mais qu’importe !… C’est le rêve cela !… Et dire que si j’étais libre, ce serait tous les jours comme cela !… mais non ! il faut que je sois attaché, cadenassé, muselé… Ah ! je n’en peux plus !… Je n’en peux plus !… Je n’en peux plus !


Scène XV

Marcassol, Trémollet

Trémollet, passant la tête. — Personne !… (Apercevant Marcassol, il referme vivement la porte.)

Marcassol.

— Eh bien, qu’est-ce que c’est ? Qui est là ? Entrez !…

Trémollet, entrant timidement. — Monsieur, c’est moi !

Marcassol.

— Trémollet… Qu’est-ce que vous voulez ?

Trémollet.

— J’apporte de l’argent.

Marcassol.

— Allons donc ! Vos sept cents francs !

Trémollet, timidement. — Mon Dieu ! non mais un petit acompte : vingt-sept francs soixante-dix !

Marcassol.

— Vingt-sept francs ! Ah ! çà, est-ce que j’ai l’air d’une ganache ?

Trémollet.

— Mon Dieu !… certainement…

Marcassol.

— Comment certainement ! mais vous êtes un impertinent !… et puis, qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse, de vos vingt-sept francs ?

Trémollet, vivement. — Soixante-dix.

Marcassol.

— Il me faut tout ou rien.

Trémollet.

— Eh bien, si c’était un effet de votre bonté, je préférerais… rien !