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Marcassol.

— Eh bien ! qu’est-ce que ça prouve ? J’ai fait « aie » !… Tu ne vas pas m’empêcher de faire « aie » si ça me fait plaisir !…

Edgard, à part. — Ah ! mais, ils ont l’air de s’entendre à merveille !

Clarisse, à

Marcassol.

— Tu n’en a pas moins quelque chose… Tiens ! tu boites !

Marcassol.

— Eh ! bien, oui, là… je boite !

Clarisse. — Que t’est-il arrivé ?

Marcassol.

— Eh bien, voilà. J’étais à cheval… (se reprenant) à cheval sur une chaise… chez la Comtesse, tu sais… à califourchon… c’est plus commode pour inspecter des plafonds… Tout à coup une poutre… c’est-à-dire non… un moellon énorme… je n’ai pas pensé à te l’apporter… est tombé comme ça… boum !

Clarisse. — Sur ta tête ?…

Marcassol.

— Non… plus bas !… à ce moment-là, j’inspectais les planchers ! alors tu comprends… le choc (à part) Ouf !…

Clarisse, le câlinant. — Ah ! mon pauvre ami ! Et tu souffres beaucoup ! Mais il faudrait mettre quelque chose…

Edgard, à part. — J’ai une position un peu ridicule, moi !… cela a un nom, le rôle qu’on me fait tenir…

Clarisse, subitement. — Ah ! la chandelle !… oui, un bon cataplasme à la chandelle ! c’est souverain… il faut t’en mettre un tout de suite…

Edgard, à part. — Comment ? Devant moi ?

Clarisse. — Je cours te le préparer !

Marcassol.

— Eh bien ! oui !… c’est bien !… Tu n’as pas besoin de raconter ces choses-là !… Est-ce que tu crois que cela intéresse Monsieur, ton histoire de cataplasme ?

Clarisse. — Allons, ne gronde pas ! (à Edgard) mon cher Edgard…

Edgard. — Je vous accompagne… je vais prendre possession de mon entresol… (saluant Marcassol) Monsieur (à part) C’est égal ! un mari grincheux et je suis dans la place !… mes affaires sont bonnes ! (Il sort avec Clarisse par le fond.)