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essayez de moi, et vous verrez la différence !…

Clarisse. — Pas un mot de plus ! ou je vais être forcée…

Edgard.— Me chasser !… vous voudriez !… en êtes-vous donc là ?…

Clarisse. — Dame ! s’il n’y a pas d’autre moyen de vous faire taire !…

Edgard.— Eh bien ! non !… non !… je ne dis plus rien !… C’est vrai ! j’ai eu tort…

Clarisse. — Vous le reconnaissez ? C’est heureux !…

Edgard. — Oui… je reconnais que j’ai peut-être été un peu trop loin ! Je vous ai trop demandé pour commencer…

Clarisse. — Pour commencer ?

Edgard. — Je m’en accuse, Clarisse !… Je m’en repens !… mais vous me pardonnez ?

Clarisse. — Je ne le devrais pas !

Edgard. — Me permettez-vous de venir vous voir… en ami ?…

Clarisse. — Enfin !… si vous me promettez d’être raisonnable…

Edgard. — Si je serai raisonnable !… puisque je vous dis que je ne viendrai qu’en ami !… en ami simplement !

Clarisse. — Du moment que ce n’est… qu’en ami !

Edgard. — Ah ! merci ! (à part) Tu verras cela comme je serai raisonnable !… pour commencer, je m’installe dans la maison… il y a un appartement à louer à l’entresol…

Clarisse. — Ah ! j’entends Monsieur

Marcassol.

Edgard, à part. — Le mari… Canaille ! va.


Scène XIII

Les mêmes, Marcassol

Marcassol, entrant du fond sans voir Edgard ni Clarisse. Il boite. — Aïe ! Maudit cheval !… Je me suis flanqué par terre !… J’ai de l’assiette, mais je me flanque par terre… (Apercevant Clarisse.) Oh ! ma femme !

Clarisse, à Edgard. — Mon cher Edgard, laissez-moi vous présenter mon mari.