Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 9, 1948.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène IX

FOLLENTIN, LE TEMPS

Follentin (rêvant). — Oh ! le traître ! traître ! lui !… Roi de Siam ! Ministère ! Sale époque ! Autrefois !.. Autrefois… Oh !

À ce moment, le fond du lit s’éclaire d’une lueur indistincte, d’abord, qui peu à peu s’accentue.

Le Temps (d’une voix sépulcrale). — Follentin ! Follentin !

Follentin. — Qui m’appelle ? (La lueur a pris une forme humaine. C’est le Temps sous les traits d’Ebrahim). Qui donc es-tu ?

Le Temps. — Qui je suis ! Celui qui peut tout pour toi ! Le seul qui puisse satisfaire ton désir ! Je suis le Temps !

Follentin. — Mon Dieu ! Comme il ressemble à Ebrahim !

Le Temps. — Ce sont les Ebrahims qui ressemblent au Temps. Tu te plains de ton époque ? Tu es mécontent de ton siècle ?

Follentin. — Ah ! oui ! Tout plutôt que de vivre aujourd’hui !

Le Temps. — Eh bien ! que ton souhait s’accomplisse ! Il est dans mon pouvoir de remonter le cours des siècles. Allons à la recherche de l’Âge d’or !

Follentin. — Ah ! oui, à la recherche de l’Age d’or !

La scène devient obscure.
Changement à vue.