Mandrin. — C’était vous !
Gabriel. — C’était moi !
Follentin. — Brave garçon !
Gabriel. — Et maintenant, vous n’avez qu’à prendre une échelle de corde !
Follentin. — C’est ça !… C’est ça !… une échelle de corde !
Cartouche. — Mais nous n’en avons pas !
Follentin. — Ah ! c’est vrai ce qu’il dit là !… Nous n’en avons pas !
Gabriel. — La belle affaire !… Ne suis-je pas prestidigitateur ! Et n’avez-vous pas votre chapeau !
Follentin. — C’est vrai !
Gabriel. — Une ! deux ! trois !… (En tirant une échelle de corde.) Une échelle, une !…
Tous avec joie. — Une échelle !
Gabriel. — Oh ! Il ne s’agit pas de danser en ce moment. Vous vous réjouirez quand vous serez hors d’ici !… Accrochez l’échelle !
Follentin. — Ça va ?
Cartouche. — Oui !… Elle arrive juste au raz du sol…
Mandrin. — Alors, filons ! (Il va pour enjamber la fenêtre.) Tiens ! Attendez donc ! Quel est cet homme qui tourne autour de la Bastille !
Tous. — Un homme ?
Cartouche. — Oui !… Il a vu l’échelle !… Il lève la tête de notre côté… Mon Dieu !… serait-ce un espion !
Follentin. — Mais, ma parole, il grimpe à l’échelle !…
Tous. — Mais oui !
Mandrin. — Si nous laissions tomber l’échelle ?
Cartouche. — Mais alors nous ne l’aurions plus !
Follentin. — Vous avez raison ! Mieux vaut le laisser monter !… Et si c’est un espion, couic !…
Tous. — C’est ça !…
Follentin. — Oh ! maintenant, rien ne m’arrête plus !
Tous. — Lui !
Latude. — Enfin !
Tous. — Qui vive !
Latude. — Hein ! quoi ?
Follentin. — Allons, parlez, qui êtes-vous ?
Latude. — Moi ?… Latude !
Tous. — Latude !
Latude. — Merci, mes amis !… Merci de m’avoir donné le moyen de réintégrer ma chère Bastille !
Tous. — Comment ?