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Gabriel. — Mais…

Bienencourt. — Obéissez, lieutenant, je suis Maréchal de France !

Follentin. — Bienencourt !

Gabriel. — Malédiction !

Bienencourt. — Et maintenant, à la Bastille !

Follentin. — Ah ! zut !


RIDEAU


2e TABLEAU

UN CACHOT À LA BASTILLE

Fenêtres à barreaux au fond. Au fond gauche, pan coupé. Porte d’entrée. Droite, 2e plan, une couchette en paille, une autre à gauche et une troisième au fond. Au-dessus de ces couchettes, rivées au mur, des chaînes.


Scène première

FOLLENTIN, CARTOUCHE, MANDRIN
Ils sont assis au milieu de la scène, chacun sur la pierre qui leur sert ordinairement de siège et jouent aux cartes sur la redingote de Follentin qu’ils ont posée, pliée sur leurs genoux.

Follentin, donnant les cartes. — Combien ?

Cartouche. — Deux.

Mandrin. — Trois.

Follentin. — Servi !… (Il pose ses cartes. Chacun prend son jeu.) Cartouche, vous n’avez pas mis au jeu !

Cartouche. — J’avais oublié !

Follentin. — Vous oubliez toujours ! À vous de parler !

Cartouche. — Passe parole !

Mandrin. — Parole !

Follentin. — Dix francs !

Cartouche. — Vous dites ?

Follentin. — Deux écus !

Mandrin. — Je passe !

Cartouche. — Je les tiens ! Brelan d’as !

Follentin. — Floche !

Cartouche. — Animal !

Follentin ramasse l’argent et passe les cartes à Cartouche.