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Acte II

Même décor.

Scène première

Simone, puis Joseph, Dardillon

Au lever du rideau, Simone joue du piano. Joseph entre du fond avec un paquet de lettres qu’il dépose sans rien dire sur le bureau de Paginet. Il range divers objets qu’il trouve sur le bureau, remonte. La lampe qui n’est pas allumée, puis va à la petite table volante qui est près du canapé.

Joseph, à Simone, indiquant un petit vase de fleurs qui se trouve sur la table volante. — Mademoiselle, faut-il jeter ces fleurs ?… Elles sont fanées ;

Simone, tout en jouant. — jetez !

Joseph. — Bien, mademoiselle !… J’ai mis le courrier de monsieur sur la table !…

Simone. — Bien. Où est ma tante ?

Joseph. — Dans sa chambre. Je ne sais pas ce qu’elle a, elle a l’air nerveux. Elle va ! Elle vient !…

Simone. — C’est la joie de voir mon oncle décoré !… Et monsieur Dardillon ?

Joseph. — Il est dans le laboratoire, mademoiselle. Il travaille.

Simone. — Bien.

Joseph sort par le fond, en emportant les fleurs du vase.

Simone. — Voyons, qu’est-ce qu’il y a encore dans cette partition ?… Ah ! ça !… c’est joli… (Elle chante.)


"Tout se tait !… Voilés de langueur
Tes yeux aspirent l’ombre obscure
Et l’on n’entend dans la nature
Que les battements de ton cœur !"

On entend une explosion dans le laboratoire.

Simone, se levant effrayée. — Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce que c’est que ça ?