VII====
Arnold, La Duchesse, puis Sabine
La Duchesse, revenant toujours déshabillée. — Il n’y a pas de danger ?
Arnold. — Non ! tout va bien ! il croit que c’est pour lui que vous êtes venue ! Tenez, il m’a dit de vous donner vingt… (Se reprenant.) dix louis. Avez-vous quinze louis à me rendre ?
La Duchesse. — Dix louis ! Pour qui me prenez-vous ? Gardez ça pour vos pauvres !
Arnold. — Dieu vous le rendra. (Il empoche le billet.) Et maintenant, filez !!!
La Duchesse. — Mais il me faut ma robe, je ne peux pas sortir comme ça.
Arnold. — C’est vrai ! Attendez-moi ! je cours la chercher.
La Duchesse. — Vite ! (A part.) Quelle histoire ! Je me rappelle m’être trouvée une fois dans une situation pareille. C’était il y a quatre ans chez un docteur Petypon…
Arnold, revenant avec la robe. — Voilà la robe.
Sabine, sortant de sa chambre. — Stanislas !
La Duchesse, voyant Sabine, — Oh !
Elle se précipite dans la pièce où elle était précédemment.
Sabine, poussant un cri de surprise. — Oh !
Arnold. — Nom d’un chien !
Il se précipite et sort à la suite de la Duchesse.
Sabine, remontant et appelant. — Stanislas ! Stanislas !
Scène VIII
Sabine, Stanislas, puis Arnold
Stanislas, accourant, deux brocs pleins d’eau à la main.
Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Sabine. — Stanislas ! Une femme ! une femme en jupon, ici !…
Stanislas, à part, déposant ses brocs. — Elle l’a vue !
Sabine. — Dans le salon, là !… (Voyant Arnold qui revient sans la robe.) Arnold !… Arnold !…
Arnold, accourant. — Madame.
Sabine. — Vous avez vu cette femme ?
Arnold, faisant l’étonné. — Cette femme ?
Sabine. — Qu’est-ce que c’est ?
Stanislas, enjambant la baignoire pour se mettre entre eux. — Eh bien ! voilà, je vais te dire toute la vérité…
Arnold, à part, — Quel mensonge va-t-il coller ?
Sabine. — Parlez, vous m’inquiétez.
Stanislas. — Eh ! bien, voilà ! je voulais te le cacher parce que dans ton état…
Sabine. — Quel état ? je ne suis dans aucun état !