Madame Livergin, bas. — Comment ! tu vas y aller ?
Livergin. — Mais non ! je vais faire une partie de dominos au café et je dirai que je ne l’ai pas trouvé !
Madame Livergin. Ah ! à la bonne heure !
Ils sortent.
Scène XVI
Madame Paginet, puis Simone
Madame Paginet. — Qu’est-ce que j’ai fait, je vous le demande, pour mériter tout cela !… Qu’est-ce que j’ai fait ! le malheureux ! Ah mon Dieu ! mon Dieu !
Bruit au fond.
Simone, entrant vivement. — Ah ! ma tante ! ma tante !
Madame Paginet. — Qu’est-ce qu’il y a ?
Simone. — C’est monsieur Dardillon ! On l’apporte !… Il boite ! il est tout pâle !
Madame Paginet. — Monsieur Dardillon ?…
Dardillon, entrant en boîtant. — Oh ! que j’ai mal ! Oh ! que j’ai mal
Joseph, à Dardillon qu’il soutient. — Doucement, marchez doucement !
Scène XVII
Les Mêmes, Dardillon, Joseph
Simone. — Ernest ! Qu’est-ce que vous avez ?
Dardillon. — Oh ! prenez garde ! oh ! la ! la ! oh ! la ! la !
Madame Paginet. — Vous êtes blessé ?… expliquez-vous !…
Dardillon. — Tout à l’heure !… un siège !… un siège !…
Madame Paginet, faisant asseoir Dardillon. — Tenez ! là ! là !
Joseph sort.
Dardillon. — Merci !…
Madame Paginet et Simone. — Ah, çà ! qu’est-ce qui vous est arrivé ?
Dardillon. — Je ne le sais pas moi-même, ce qui m’est arrivé !… Je sais que je m’en allais, le cœur désespéré, pour me précipiter sous les roues de la première voiture que je rencontrerais.
Madame Paginet. — Malheureux !
Dardillon. — Oui, malheureux !… J’en avais déjà rencontré plusieurs, seulement c’étaient des fiacres !… Ils n’allaient pas !… Enfin, la chance se met à me sourire ; j’aperçois une superbe voiture emballée !… Les gens criaient dans la voiture ! le cocher hurlait sur le siège !… Je me dis : c’est le ciel qui me l’envoie, celle-là ! en voilà une à qui je n’échapperai pas !… Et v’lan ! je me précipite sous les jambes des chevaux.
Madame Paginet et Simone. — Ah !
Dardillon. — Vous croyez peut-être que j’ai été écrasé ! que j’ai été