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FEU LA MÈRE DE MADAME


La chambre à coucher d’Yvonne

Intérieur modeste, mais avec une recherche d’élégance et de confort ; luxe à bon marché, bibelots gentils mais sans valeur. Au mur, des gravures modernes encadrées, des éventails japonais, etc. Au fond, une porte donnant sur le vestibule. À droite, deuxième plan, une porte dont les battants sont enlevés et remplacés par une portière. À gauche, deuxième plan, en pan coupé, porte donnant dans la chambre de Lucien. À gauche, premier plan, une cheminée surmontée de sa glace. À droite, premier plan, un lit de milieu ; contre le pied du lit, une banquette aussi longue que la largeur du lit. À la tête du lit, côté public, une petite table étagère (sur cette table une veilleuse allumée et un flacon de pharmacie) ; de l’autre côté du lit, également à la tête, un fauteuil. Contre le pan de mur qui sépare la porte du fond de la porte de gauche, un petit secrétaire de dame, ouvert. À droite du secrétaire, appuyée au mur, une chaise. Près de la cheminée, presque à l’avant-scène et légèrement dos au public, un fauteuil ; sur ce fauteuil, un jupon et une chemise de jour de femme. Sur la cheminée : une pendule, des candélabres ; plus à droite, un service-verre d’eau (soit : une carafe coiffée de son verre sur son plateau) à gauche, une boîte d’allumettes et une veilleuse-réchaud, pour faire de la tisane. Contre le mur, à droite de la porte du fond, un canapé. Dans l’encoignure, une petite table placée de biais. Jeté sur le pied du lit, un saut de lit de femme… Par terre, côté public, les pantoufles d’Yvonne (sans contreforts ni talons) ; de l’autre côté du lit, les pantoufles de Lucien. Au plafond, un lustre actionné par un interrupteur placé à gauche de la porte du fond. Dans le secrétaire, de quoi écrire et quelques cartes-lettres.


Scène première

YVONNE, puis LUCIEN

Au lever du rideau, la scène est dans la pénombre, uniquement éclairée par la veilleuse qui est sur la petite table à droite du lit. Yvonne, couchée dans le lit, dort profondément ; on entend le bruit léger et régulier de sa respiration. (Attendre cinq secondes après le lever du rideau et sonner une fois.) Yvonne, que cette sonnerie ne réveille pas, mais tout de même troublée légèrement dans son sommeil, pousse un soupir plus long et se tourne un peu sous sa couverture. (Compter jusqu’à dix après la première sonnerie, puis sonner à nouveau une fois.)