sont composées de réservistes sans importance. Celle du milieu est disposée de la façon suivante : 1°, à gauche, Grosbon, caporal ; 2°, Singleton ; 3°, Lafauchette ; 4°, Lavalanche ; 5°, Badin ; 6°, le Prince. — Derrière Singleton, une place vide pour Champignol. — Les réservistes une fois placés, Camaret sort de l’hôtel.
Camaret, voyant Badin en civil. — Comment se fait-il que vous soyez en civil, vous ?
Badin. — Mon Capitaine, on n’a pas trouvé de vêtements à ma taille.
Camaret. — Des vêtements ! on ne dit pas des vêtements.
Badin. — Euh ! des costumes !
Camaret. — On ne dit pas costumes ! Comment ça s’appelle quand tout le monde est habillé pareil, hein ? Quand on a un uniforme, comment ça s’appelle ?
Badin. — Euh !… livrée !…
Camaret. — Livrée ! (À Bélouette qui est à droite n° 2.) Vous marquerez deux jours à cet homme-là ! C’est le marchand de billets, parbleu ; il veut faire le poseur ! Quand on a un uniforme, ça s’appelle un uniforme… Crétin !
Badin. — Eh bien ! je crois que je vais être heureux, ici !…
Bélouette, aux réservistes. — Garde à vous !
Champignol, sortant de la première baraque de droite. — Ah ! mon Dieu ! l’appel ! déjà ! (à Bélouette.) Où faut-il me mettre, sergent ?… Où faut-il me mettre ?
Bélouette. — Comment ! il faut vous mettre à votre place habituelle.
Champignol. — À ma place habituelle !… Sapristi !…
Il se précipite à une place dans le rang et marche sur les pieds du Prince qui pousse un cri ; il veut prendre alors la place de Lavalanche.
Lavalanche. — Mais non, tu n’es pas là !
Champignol. — Ah ! C’est juste ! (Voulant prendre la place de Singleton.) Pardon !
Singleton. — C’est pas ta place !
Bélouette. — Ah çà ! est-ce que vous avez bientôt fini de papillonner comme ça ?
Champignol, entrant dans le rang entre Singleton et Lafauchette ; il se place au deuxième rang, derrière Singleton, — Voilà, voilà ! sergent ! Vous pouvez commencer.
Bélouette, commandant. — Numérotez-vous !
Les réservistes se numérotant. : 1, 2, 3, 4.
Champignol. — 4 bis !
Bélouette. — À droite, alignement ! Fixe !
Camaret, s’avançant. — Tout le monde est là ?
Bélouette — Oui, mon capitaine.
Camaret. — Voyons un peu ! (Il leur passe l’inspection, en commençant par la gauche. À un territorial.) Vous n’avez qu’un tour à votre cravate… Il faut deux tours à la cravate !… (Il relève la veste du suivant qui n’a qu’une bretelle, même jeu à Singleton, qui n’en a pas.) Vous n’avez pas de bretelles, vous ! On ne vous a pas dit de mettre des bretelles ?
Singleton. — Si, mon capitaine, mais ça me gêne !
Camaret. — Ah ! ça vous gêne ! (À Bélouette qui est au n° 1.) Vous changerez les quatre jours de consigne en deux jours de salle de police pour faire à son capitaine des réponses subversives.