coucher et criant) : Si le monsieur qui a couché ici n’est pas un couard, il saura à qui réclamer son pantalon ! (Traversant la scène et allant ouvrir la porte sur l’office.) Si le monsieur qui a couché ici n’est pas un couard, il saura à qui réclamer son pantalon.
Paulette. — Il est fou !
Serge, ouvrant la porte du salon et criant. — Si le monsieur qui a couché ici n’est pas un couard, il saura à qui réclamer son pantalon.
Snobinet, à part. — Pourquoi crie-t-il si fort, je ne suis pas sourd.
Serge. — Adieu, madame ! (Il sort en emportant le pantalon.) Adieu !
Scène IX
Les mêmes, moins Serge.
Snobinet, après un temps. — C’est très embêtant, tout ça.
Paulette. — Voilà ce que tu m’amènes, toi ! Tu dois être content.
Snobinet. Mais non, je te dis ; mais c’est pas ma faute.
Paulette. Qu’est-ce que je vais faire maintenant que mon ami m’a lâchée. Ce n’est pas toi qui le remplaceras. Tu n’as pas l’intention de me donner dix mille francs par mois.
Snobinet. — Evidemment, mes moyens… J’ai six cents chez Sarah.
Paulette. — Ah ! une femme a toujours tort de se laisser aller à ses béguins ! d’autant que le lendemain, c’est si peu de chose, un béguin !
Snobinet. — Je n’essaierai pas de protester.
Paulette. — Tu feras aussi bien ! Enfin heureusement qu’il reviendra.
Snobinet. — Oui ! tu crois ?
Paulette. — Lui ? Ah ben !… quand un homme vous quitte sur une scène de jalousie, il revient toujours.
Snobinet. — Ah ! tant mieux ! ça m’enlève un scrupule.
Paulette. — Et puis enfin, quoi ! tu ne vas pas rester ici éternellement ? Tu vas me faire le plaisir de filer !
Snobinet. — Moi ? Mais je ne peux pas ! Il m’a pris mon pantalon.
Paulette. — Eh ! bien, tu prendras une voiture.
Snobinet. — Merci ! pour me faire fiche au violon.
Paulette. — Enfin, quoi ! tu ne penses pas finir tes jours ici sous prétexte qu’on t’a pris ton pantalon ?
Snobinet. — Evidemment ! je ne pense pas finir mes jours ici, mais je vais envoyer quelqu’un chez moi pour qu’il me rapporte un costume. (Paulette hausse les épaules.) Si ça ne dérangeait pas trop ton valet de chambre…
Isidore. — Moi, monsieur ?
Snobinet. -… de courir jusque chez moi ?
Isidore, regardant Paulette. — Mais si Madame veut.
Paulette. — Oh ! allez !
Snobinet. — Ah, bien ! vous serez bien aimable !… Voyons, avez-vous un écritoire, un stylographe, du papier ?…
Isidore. — Oui, enfin de quoi écrire.
Philomèle. — Attendez, monsieur. (Elle sort rapidement.)
Snobinet, s’asseyant à la table. — Vous porterez le mot que je vais vous donner, 52, rue des Dames… Vous verrez, c’est une vieille maison…, parce que j’ai toujours préféré les vieilles maisons, c’est plus solide, que les neuves.
Paulette. — Ben, oui ! ben, oui ! ça nous est égal ! tu n’attends pas de tremblement de terre !