Chatel-Tarraut. — Encore deux minutes, voyons et il vous rentre dans le chou.
Rudebeuf. — Vous entendez ?… à l’épée, ça me serait égal ! Mais me faire casser la figure !
Etienne. — Eh ! le maire !
Gabrielle. — Voulez-vous laisser votre bras !
Chatel-Tarraut, à Etienne. — Rien à faire. Eh bien ! voilà ! J’ai fait la commission. Il paraît qu’il est l’amant de madame Grosbois. Alors… Il me semble sans inconvénient !
Etienne. — Ah ! c’est comme ça ! Eh-bien ! mon petit, tu vas voir un peu de quel bois je me chauffe !…
Gabrielle, à Rudebeuf. — Allez ! Allez !
Phèdre, retenant Etienne. — Etienne ! Etienne !
La cloche sonne.
Le Brison. — Le départ ! le départ ! Arrêtez ! C’est le départ ! A votre voiture, nom de nom ! C’est une désertion !
Jourdain. — A ta voiture ! C’est ton drapeau ! Tu vas te déshonorer !
Etienne. — Soit ! mais si je gagne la course, je vous casse une patte.
Le Brison. — C’est ça ! c’est ça !
Tous. — Allez ! Allez !
Etienne. — Et si je la perds, je vous casse la gueule.
Tous. — Allez ! Allez !
RIDEAU
Deuxième tableau
Même point de vue. Les premiers plans sont toujours les mêmes, mais la toile de fond a fait place à un décor à plusieurs plans.
Le circuit bat son plein. La foule est massée derrière les soldats, contre la palissade. A gauche, une échelle double, sur laquelle est monté Le Brison. A droite, une autre échelle sur laquelle sont grimpées Gabrielle et madame Grosbois.
Scène I
Madame Grosbois, Gabrielle, Phèdre, Le Brison, Chatel-Tarraut, Rudebeuf, un Vendeur de journaux, un Spectateur.
La Foule. — La Renault ! La Renault ! (passe l’auto) Bravo ! Bravo, la Renault !
Madame Grosbois. — Ah ! non, ce virage !
Gabrielle. — Ca vous donne la chair de poule.
Madame Grosbois. — Comment il ne s’en est pas encore démoli plusieurs depuis deux heures que ça dure ? J’en ai mal aux entr