Scène V
Phèdre, Chatel-Tarraut, Le Brison, Etienne
Chatel-Tarraut. — Ah ! Saligaud de circuit, ah ! saligaud de circuit !
Le Brison : — Non, non, on n’a pas idée de ça !
Chatel-Tarraut. — Ah ! c’est bien mon avis. Tiens, Le Brison ! ça va bien ?
Le Brison. — Oui, bonjour, bonjour.
Etienne. — Ah ! je m’en souviendrai de la soirée d’hier !
Phèdre. — Et moi donc !
Le Brison. — Pas plus que moi !
Chatel-Tarraut. — Eh ! mais c’est Chapelain et madame Phèdre, et avec Le Brison. Oh ! par Saint-Jacques de Compostelle !… Vous savez, moi…
Phèdre, lui coupant la parole. — Oui, merci… merci !
Etienne. — Trop aimable ! Trop aimable !
Chatel-Tarraut. — Ah, ça ! du fond du cœur !
Scène VI
Les mêmes, Gabrielle, Madame Grosbois, puis Rudebeuf.
Madame Grosbois. — Là, tu viens, Gabrielle ?
Gabrielle. — Voilà, ma tante !
Etienne, à part. — Elle !
Gabrielle, apercevant Etienne, à part. — Lui !
Madame Grosbois, à part. — Etienne ! allons bon !
Gabrielle, à part. — Et sa Phèdre avec lui !
Etienne. — Ahahahaha !
Le Brison. — Je vous en prie, pas d’histoire !
Etienne. — Laissez-moi.
Madame Grosbois. — Sois digne. N’aie pas l’air de le voir.
Chatel-Tarraut, ajustant son monocle. — Mais c’est Irène, ma parole ! (Apercevant Gabrielle.) avec la jeune enfant… Funérailles ! que va-t-il se passer ?…
Etienne. — Il y a des femmes qui sont capables d’oublier leur devoir !
Chatel-Tarraut. — Comment ?
Etienne. — C’est pas à vous que je parle ! Il y a heureusement des hommes qui savent s’en consoler.
Gabrielle. — Ma tante ! oh ! tu entends ?
Madame Grosbois. — Tais-toi ! N’aie pas l’air ! fais la sourde !
Etienne. — Et aïe donc ! Je ne suis pas fâché.
Le Brison. — Oh ! c’est malin !
Etienne. — Viens, Phèdre ! Viens mon amie aimée. Embrasse ton amant pour lui donner du cœur !
Gabrielle. — Oh ! tu entends !
Etienne, bas. — Embrasse-moi, je te dis.
Le Brison. — Monsieur, vous oubliez que je suis là.
Phèdre. — C’est de mauvais goût, ce que tu fais là !